L’objectif de cet article est d’analyser les réformes éducatives conduites en Afrique occidentale française au regard de la philosophie éducative de Jean Capelle, qui fut directeur général de l’enseignement en Afrique occidentale française dans les années 1940/1950. En clarifiant les objectifs des réformes éducatives réalisées en Afrique occidentale française avant l’indépendance et la façon dont elles ont été menées, cet article examine le contexte historique des réformes qui ont conduit à l’éducation postindépendance en Afrique de l’Ouest.L’Afrique occidentale française avait son propre système d’administration de l’éducation, distinct de celui de la France, mais après la Conférence de Brazzaville de 1944, l’objectif était de fournir un programme d’études et des examens équivalents à ceux en vigueur en France. Les critiques à l’égard de l’enseignement agricole, traditionnellement dirigé par le ministère de la France d’outre-mer (l’ancien ministère des Colonies), ont conduit à la réduction du rôle du département de l’éducation de ce ministère, tandis que le ministère de l’Éducation nationale se faisait entendre davantage. C’est dans ce contexte que Capelle est arrivé au Sénégal en 1947 en tant que directeur général de l’enseignement de l’Afrique occidentale française. Ses réformes éducatives dans ce pays peuvent être résumées en trois points : (1) la réforme de l’administration de l’éducation, (2) la création de l’Académie d’Afrique occidentale française et (3) la création d’institutions d’enseignement supérieur.241La réforme de l’éducation en Afrique occidentale française avant et après l’indépendance au regard de la vision de l’éducation de Jean CapelleJean Capelle a exercé successivement au cours de sa carrière les fonctions d’éducateur, de technicien, de chercheur, d’administrateur et de directeur de l’enseignement. Sa biographie et ses propres écrits révèlent la confiance qu’il plaçait en l’école moderne et son enthousiasme pour former des ressources humaines hautement qualifiées. Il a toujours soutenu que l’éducation en Afrique occidentale devait être dispensée sous la juridiction du ministère de l’Éducation nationale pour lui permettre d’être un membre digne de l’Union française.Ritsu TANIGUCHI
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